Gia Milani
Scénariste, réalisatrice et productrice, le travail de Gia Milani a été célébré d'un bout à l'autre du pays. Son long métrage All the Wrong Reasons a été présenté en sélection officielle au Festival international du film de Toronto, où Gia a remporté le prix Discovery. Cette comédie dramatique a également remporté le Script Accessible Award à Slamdance et le Viewer's Choice Award au Silver Wave Film Festival. Après avoir remporté le prix du long métrage au TIFF, Gia a été nommée l'un des meilleurs talents cinématographiques à surveiller au Canada. Gia a reçu une prestigieuse bourse de creation (catégorie A) d'artsnb pour l'écriture et la réalisation de sa nouvelle comédie expérimentale, At the Back, dont la première a eu lieu au Gala du Festival du film de l'Atlantique et qui a été reprise par CBC Gem.
Gia a été sélectionnée pour participer au module d'avancement de carrière Women in the Director's Chair et au programme Business for Producers de l'INS, Atlantic Women's Edition. En 2021, Gia a reçu le Wave Award et en 2018, le Salute to a Woman Working in Entertainment in New Brunswick Award, tous deux décernés par WIFT-Atlantic. Gia a été déléguée (élue) au Writer's Guild of Canada National Writer's Forum pour représenter le Nouveau-Brunswick en 2015 et 2016. Elle est membre de la GCR dans la division des réalisateurs et a été membre du conseil d'administration de la NB Producers Association (rebaptisée MediaNB).
Gia est membre de la New Brunswick Filmmakers' Co-operative.
Qui ou quoi vous inspire et pourquoi ?
Je pense que l'inspiration se trouve partout. L'actualité m'inspire. Quelles sont les questions sociales urgentes et non résolues ? Je me sens inspirée par les arts visuels, les peintres, les installations d'immersion, la céramique, le travail du verre et la sculpture. Le son est également une source d'inspiration pour moi. Dans une autre vie, je serais une artiste du son. Je suis une personne curieuse et je m'intéresse aux gens, à la manière dont ils prennent leurs décisions et à ce qui les motive. Je m'inspire de la lecture d'œuvres comiques vraiment fantastiques. Je suis inspirée par les Zoomers, qui constituent selon moi une génération exceptionnelle. Je suis presque submergée par l'inspiration. Il y a des milliards d'histoires.
Qu'est-ce qui vous a attiré vers l'industrie du film ?
Cela peut paraître banal, mais c'est l'amour de toute une vie. Lorsque j'ai obtenu mon diplôme de fin d'études secondaires, ma bague de classe était ornée des masques de théâtre de la Comédie et de la Tragédie. À l'origine, je voulais être actrice, mais au début de la trentaine, j'ai réalisé que la création d'une œuvre dans son ensemble (écriture, mise en scène et production) me permettait de mieux faire tout ce que je souhaitais sur le plan créatif. J'ai aussi une véritable vision sur ce que je veux qu'une œuvre soit, et le fait d'en être la créatrice permet de répondre à ces visions.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans le travail de la création de films ?
Le processus. Je tourne autour d'une idée pendant longtemps, je la fouille pour voir s'il y a quelque chose, et qu'il ne s'agit pas simplement d'une scène intéressante vide de tout élément. J'aime la collaboration, disséquer des personnages avec un autre créateur est certainement la meilleure chose à faire sur Terre. J'adore m'asseoir avec les acteurs et écouter comment ils procèdent pour donner vie et authenticité à leur travail. J'aime voir les rushes (ce que nous avons tourné pendant la journée) à la fin d'une journée et voir ce que les acteurs et l'équipe ont réussi à faire. J'aime le montage, et j'aime être impitoyable lorsqu'il s'agit de couper une seule image où une légère inclinaison de la tête d'un acteur peut changer le sens d'une scène. Et j'adore observer la réaction du public. Voir si ce que j'espérais leur faire ressentir a réussi. Il y a tant de choses à aimer.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans le fait d'être une artiste vivant au Nouveau-Brunswick ?
Il existe ici un esprit communautaire de base qui repose sur l'amour du cinéma. Vous n'avez pas l'impression d'être un numéro invisible dans une entreprise. On peut se sentir humain ici. Nous avons également accès à des partenaires financiers au sein du gouvernement provincial. Ils sont ouverts et disponibles pour nous rencontrer et répondre à nos questions. Ce sont de véritables partenaires qui aident à trouver des solutions au lieu de multiplier les problèmes. Mais je ne vais pas me contenter d'enjoliver la vie ici. Parfois, il est formidable d'être un artiste ici, mais être un artiste ici a des limites en raison de la taille de la population et de l'accessibilité à l'expérience, aux équipes et aux syndicats. Il faut trouver un équilibre. Cela peut être très difficile.
Décrivez ce dont vous êtes le plus fier en tant qu'artiste.
Je suis fière de ma persévérance et de ma ténacité dans un secteur aussi dur et impitoyable que celui dans lequel je travaille. Et aussi, parfois, de lâcher prise. Il est difficile d'abandonner un projet en raison d'un manque de financement ou de soutien, puis d'être capable de le reprendre et d'aller de l'avant. Je suis fière de pouvoir le faire, et je suis fière des autres dans mon domaine quand je vois ce qu'ils endurent pour porter leurs histoires à l'écran.
Quels sont vos producteurs préférés et pourquoi ?
Je n'en ai pas. J'ai plutôt tendance à avoir des scénaristes préférés. Rien ne se passe sans une bonne écriture. Un producteur est inutile sans un bon scénario. Il en va de même pour un acteur. Même chose pour le metteur en scène. Si le scénario fait défaut, cela ne fonctionne pas. Actuellement, mes scénaristes préférés sont Craig Mazin (The Last of Us et Chernobyl) et Phoebe Waller-Bridge (Fleabag / Killing Eve), mais ils changent sans cesse.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes émergents de l'industrie du film ?
Ce n'est pas une carrière normale. Il n'y a pas de méritocratie ici. C'est une erreur de penser que l'on va faire un film à succès et que tout est gagné d'avance. Vous êtes toujours en train de poursuivre, de prouver, de chercher des financements, de travailler en réseau, de créer, de faire face aux nouvelles règles fédérales et provinciales, aux règles internationales, au mastodonte que sont les États-Unis, à la rotation des cadres et aux egos. Il n'y a pas de sécurité. On tombe en chute libre, on atterrit un moment, puis on saute à nouveau. Vous devez être à l'aise avec les risques incroyables, être vulnérable, capable d'encaisser les critiques, de résister à une quantité énorme de rejets (même les superstars sont rejetées encore et encore, même au sommet de leur gloire, ne l'oubliez jamais). Constituez donc un groupe d'amis cinéastes fiables qui ont le même âge que vous et qui veulent en faire leur métier à vie. Tenez-vous au courant des règles de financement en constante évolution. Et faites d'autres choses pour éviter l'épuisement. Il s'agit souvent d'un travail de 7 jours par semaine. Restez en bonne santé. Ayez des loisirs et des centres d'intérêt en dehors de votre travail. Et restez curieux.
