Maja Jacob
Au cours des 20 dernières années, Maja Jacob a travaillé sur des plateaux de tournage et des installations de post-production à Vancouver, Toronto et Moncton. Sa passion pour le cinéma s'est orientée vers la production, et elle a percé avec son premier long métrage In God I Trust. Le film a été projeté dans plusieurs festivals du film à travers le monde, remportant de nombreux prix et signant deux contrats de distribution avec Game Theory Films (Canada) et Gravitas Ventures (États-Unis et international).
Maja a été sélectionnée pour participer à plusieurs programmes prestigieux, notamment le National Screen Institute 2022 Business for Producers - Atlantic Women's Edition, le 2023 Rotterdam Producers Lab, le programme EFM Producers Without Borders au Festival international du film de Berlin, et le 2023 Screen Nova Scotia Emerging Producer Mission - Los Angeles program.
Elle est membre de la Guilde canadienne des réalisateurs (GCR) en tant que réalisatrice et monteuse. En outre, elle est représentante de la province du Nouveau-Brunswick au conseil d'administration de la Guilde canadienne des réalisateurs.
Qui ou quoi vous inspire et pourquoi ?
Ce qui m'inspire, ce sont les grandes histoires qui touchent le public d'une manière particulière. Je suis également inspirée par les cinéastes qui persistent dans leur démarche, même s'il faut des années pour mener un film à son terme. Apprendre qu'un film a dû surmonter des années d'obstacles pour être produit est quelque chose que j'admire vraiment. La détermination à ne jamais abandonner et à continuer à aller de l'avant, même lorsque le succès semble difficile à atteindre, est ce que j'aspire à incarner en tant que cinéaste.
Qu'est-ce qui vous a poussé à travailler dans l'industrie cinématographique ?
Je me souviens parfaitement du jour où, en 1991, mon père a ramené un caméscope Hi8 à la maison. À 11 ans, j'ai pensé que c'était la chose la plus cool qui soit ! J'ai passé d'innombrables heures dans ma chambre à me filmer en train de chanter sur des chansons d'Ace of Base, à faire semblant d'être météorologue en pointant du doigt un panneau météo bricolé, et à chorégraphier des numéros de danse sur des chansons de Madonna. Cet exutoire créatif m'a permis de m'évader, surtout en tant qu'immigrante s'adaptant à la vie dans un nouveau pays. J'ai passé de nombreuses heures à regarder les films que mon père avait enregistrés sur notre lecteur VHS, rêvant à ce qui arrivait aux personnages après le générique. Dès mon plus jeune âge, j'ai toujours su que je voulais m'exprimer à travers la réalisation de films.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans la création de films ?
En tant que cinéaste, l'un des moments les plus excitants est celui où l'on entre sur le plateau de tournage le premier jour de la production. Tout le travail acharné et la détermination mis en œuvre pour amener un film à ce stade se concrétisent enfin. Le développement d'un film demande énormément d'efforts, et j'aime voir tout cela se concrétiser. Un autre aspect de la réalisation d'un film que j'apprécie particulièrement est la postproduction. Au cours des 20 dernières années, une grande partie de mon travail a porté sur le montage. La réalisation d'un film ne s'achève pas avec l'emballage de la production ; elle continue d'évoluer dans la salle de montage. C'est à ce moment que l'énergie créatrice d'un monteur se libère, en particulier lorsqu'il incorpore la musique et la conception sonore. C'est à ce moment-là que le film prend véritablement vie !
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans le fait d'être un artiste vivant au Nouveau-Brunswick ?
J'ai travaillé dans de grandes métropoles de l'industrie cinématographique comme Vancouver et Toronto et j'ai déménagé à Moncton pendant la COVID. Au début, je n'avais pas réalisé que le Nouveau-Brunswick possédait une industrie cinématographique aussi robuste, remplie d'équipes et de créateurs talentueux. Ces quelques années ont été merveilleuses, car j'ai pu établir des liens avec des cinéastes de toute la province. Lorsque vous vivez et travaillez dans de grandes villes, il est plus difficile d'établir des liens personnels avec d'autres cinéastes. Je trouve qu'il est beaucoup plus facile de rencontrer des créateurs autour d'un café ou d'un déjeuner et d'établir des liens plus profonds. J'aime aussi collaborer aux projets d'autres cinéastes, ne serait-ce que pour discuter avec eux ou leur prodiguer des conseils. Je peux également confirmer que les Néo-Brunswickois sont, de loin, les gens les plus gentils du Canada !
Décrivez ce dont vous êtes le plus fier en tant qu'artiste.
Je suis particulièrement fière des dernières années de ma carrière en tant que productrice, alors que je vivais au Nouveau-Brunswick. Au cours de cette période, j'ai consacré toute mon énergie à faire progresser ma carrière dans le développement et la production de contenu. Je suis reconnaissante d'avoir été sélectionnée pour participer à plusieurs programmes d'accélération de carrière, notamment le programme 2022 NSI National Screen Institute Business for Producers, le 2023 Rotterdam Producers Lab et le 2023 Screen Nova Scotia Emerging Producer Mission - Los Angeles. Travailler avec des ressources limitées peut s'avérer difficile, c'est pourquoi les ateliers et les programmes de développement de carrière jouent un rôle crucial dans l'optimisation du potentiel de ma société. J'ai eu la chance de recevoir le soutien de la province du Nouveau-Brunswick et de Téléfilm Canada pour le développement de mes futurs projets, ainsi que pour le développement de carrière et les opportunités de formation.
Quelle est votre approche artistique et/ou votre philosophie en matière de création de films ?
En tant que cinéaste, mon objectif principal est de créer du contenu dès les premières étapes du développement. Ces dernières années, je me suis donné pour priorité de rechercher des histoires intéressantes et dynamiques et de les développer du concept au scénario. Je me considère comme une productrice créative et, bien que les genres des histoires que je souhaite raconter puissent varier, mon but ultime est de créer un contenu qui captive l'imagination du public et suscite un dialogue et une discussion significatifs. Tourner des films et des séries télévisées dans le monde entier est l'une de mes aspirations, car il existe d'innombrables histoires remarquables qui dépassent les frontières du Canada. Mon style de travail consiste à m'entourer de personnes talentueuses, créatives et passionnées, et surtout, de personnes que je peux considérer comme des amis.
Quel est votre producteur de films préféré et pourquoi ?
Il est difficile de répondre à cette question. Il existe de nombreux cinéastes talentueux qui ont produit des films étonnants. Pour moi, un producteur est tout aussi créatif que le scénariste et le réalisateur. Je ne peux donc pas me limiter à un seul producteur. Toutefois, parmi mes films préférés de ces dernières années figurent Parasite, Hereditary, Erin Brockovich et Fargo.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes émergents de l'industrie cinématographique ?
Travailler en tant que cinéaste indépendant peut être extrêmement difficile. Les obstacles et les refus font partie de ce métier. Mon conseil aux artistes émergents de l'industrie cinématographique est de prendre chaque rejet comme une expérience d'apprentissage, de réfléchir à ce qui doit être corrigé, d'écouter des conseils précieux, puis de se regrouper et d'aller de l'avant. L'un des plus grands défis auxquels je suis confrontée est le manque de femmes cinéastes dans cette région. Mon objectif n'est pas seulement de montrer mon dynamisme et ma détermination, mais aussi d'inspirer, de motiver et d'autonomiser les réalisatrices en herbe de ma région, une mission que j'ai déjà entamée en tant que mentor d'une scénariste du Nouveau-Brunswick.
