Marica Dysart
Marcia Dysart est danseuse, chorégraphe, collaboratrice et éducatrice à Saint John, au Nouveau-Brunswick. Membre d’ArtsLink Nouveau-Brunswick, elle partage sa passion pour la création en travaillant en collaboration avec des musiciens, des artistes visuels, des cinéastes et des danseurs. Son travail a été reconnu par le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick et le Programme de financement des arts communautaires de Saint John. Le travail de Marcia a été présenté dans tout le Canada atlantique, notamment à l’Imperial Theatre de Saint John, à Contact East de Charlottetown, à IMPACTfest du Ballet atlantique Canada, au Festival de danse contemporaine de Saint John et à PERSPECTIVE de Connection Dance Work. Le film de danse de Marcia, We Walk Invisible, réalisé en collaboration avec le cinéaste Michael Mohan, a été présenté au Festival du film de danse de l’Atlantique. Le film a également été reconnu sur le site Web de l’Assemblée canadienne de la danse. Actuellement, Marcia travaille sur une nouvelle création passionnante intitulée « The Self in Shadow » avec Michael Mohan, avec le soutien du Conseil des arts du Nouveau-Brunswick. De plus, Marcia est l’heureuse propriétaire et directrice artistique de la First City School of Dance.
Qui ou quoi vous inspire et pourquoi ?
La collaboration avec d’autres personnes est une source constante d’inspiration pour moi. J’apprécie l’échange d’idées entre mes collaborateurs. La nature de mon travail bénéficie grandement de l’intégration de perspectives diverses. Je suis particulièrement attirée par le tissage de récits historiques avec des émotions et des questions d’aujourd’hui. La présence d’un collaborateur renforce la profondeur de notre exploration et de notre recherche.
Qu’est-ce qui vous a incité à travailler dans le secteur de la danse ? Décrivez comment vous avez été inspirée pour explorer la danse.
D’aussi loin que je me souvienne, la danse a toujours fait partie de ma vie. Mon parcours vers le spectacle professionnel et la chorégraphie remonte à mes années de lycée, où j’ai exploré l’improvisation pour la première fois. Mes premiers professeurs et mentors m’ont ouvert les yeux sur la nature multidisciplinaire de la création artistique. En tant que lycéenne, j’ai eu des opportunités que certains danseurs ne rencontrent pas avant d’avoir entamé leurs études postsecondaires. Je suis vraiment privilégiée d’avoir été initiée au processus de création et à l’immense valeur de la collaboration à un stade aussi précoce. Aux côtés de musiciens et d’artistes visuels, nous avons collaboré à la création et à la représentation. Ces premières expériences ont profondément façonné mon point de vue sur la façon dont l’art est créé. Leurs conseils ont jeté des bases solides qui m’ont permis de comprendre le potentiel illimité des domaines de la danse et de l’art.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la création ?
Le temps investi dans mon métier est inestimable - c’est mon temps de réflexion, d’écriture et d’apprentissage continu. Chaque étape du processus de création est une forme de catharsis, qui comble un vide en moi et me permet de m’épanouir et de m’exprimer.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le fait d’être un artiste vivant au Nouveau-Brunswick ?
La communauté très soudée qui vit ici est toujours prête à collaborer. D’après mon expérience, les artistes de toutes les disciplines sont enthousiastes à l’idée de travailler ensemble pour créer de nouvelles œuvres. Il existe au Nouveau-Brunswick une culture omniprésente de soutien et d’encouragement qui favorise la créativité et l’innovation.
Décrivez ce dont vous êtes le plus fier en tant qu’artiste.
Je suis particulièrement fier de mon projet actuel, « Self in Shadow », qui est encore en phase de développement. Il s’agit d’une collaboration avec le cinéaste Michael Mohan. L’œuvre se penche sur la réévaluation de vieux récits et croyances à notre sujet, en se concentrant sur ce que Carl Jung a appelé « l’ombre ». Ce concept englobe les aspects inconscients de notre personnalité que notre ego conscient a tendance à négliger ou à rejeter. On dit que l’exploration de l’ombre peut conduire à une plus grande authenticité et à une plus grande créativité. J’ai exploré les limites de moi-même dans mes travaux antérieurs avec les liens personnels qui se métamorphosent à partir de mon travail axé sur le caractère. En tant qu’artiste senior reconnue au Nouveau-Brunswick, il était temps de plonger pleinement dans mon travail et d’en découvrir une nouvelle période. C’est pourquoi ma recherche a consisté à travailler avec l’artiste et praticienne des arts de la guérison Deanna Musgrave. Ce fut une expérience incroyablement vulnérable, mais d’une valeur créative inestimable. Bien que le sujet soit difficile à traiter, il continue à me pousser au-delà de ma zone de confort. Je suis impatiente de voir comment le travail va se dérouler.
Quelle est votre approche artistique et/ou votre philosophie en matière de création de danse ? Décrivez votre processus artistique et/ou vos influences.
Mon objectif créatif tourne autour des récits de personnes résilientes, en fouillant dans les histoires non racontées qui se cachent sous la surface d’une manière ou d’une autre. Je suis intriguée par les questions inexplorées qui restent en suspens, plutôt que de chercher des réponses concrètes. Ce qui me motive, c’est la possibilité de dialoguer, de sensibiliser, d’encourager l’éducation et de promouvoir la compréhension.
Innover de nouvelles approches de la narration par le biais de la danse contemporaine est une de mes passions. Pour moi, l’étude des personnages transcende l’interprétation littérale. Je fais abstraction des idées littérales tout en préservant l’authenticité du personnage. Je suis fascinée par l’exploration d’expériences et l’incarnation de concepts pour découvrir des liens personnels qui évoluent au fil du temps.
Je cherche souvent des parallèles entre la nature et les histoires que je souhaite transmettre. La nature sert de point de départ à l’abstraction dans mon travail. Qu’il s’agisse de la puissance et de la sérénité de l’eau, des motifs complexes des coquillages symbolisant la complexité des relations ou de l’attrait énigmatique des ombres, les éléments de la nature jouent un rôle essentiel dans mon processus créatif.
Dans « We Walk Invisible », la fougère symbolise l’invisibilité, déclenchant l’exploration d’une autre histoire non racontée.
Qui est votre chorégraphe préféré et pourquoi ?
C’est une question difficile, car il y en a beaucoup. Je suis une grande admiratrice du travail de Crystal Pite. Ses chorégraphies sont intensément physiques et ont une capacité remarquable à transmettre des histoires captivantes, même celles qui sont difficiles ou obsédantes, avec grâce et beauté.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes émergents de l’industrie de la danse ?
Mon conseil aux artistes en herbe est de s’engager dans un parcours d’apprentissage tout au long de la vie. Recherchez la sagesse auprès d’un large éventail de personnes, absorbez des connaissances par la lecture et exprimez-vous régulièrement par l’écriture. N’oubliez pas de rester engagé dans votre voie. Relevez les défis inévitables avec résilience et détermination.