
Mélanie Paulin expose l'art du N.-B. à Imaginature à Montréal

L'artiste visuelle néo-brunswickoise Mélanie Paulin a récemment eu l'occasion de participer à l'exposition Imaginature, qui s'est tenue à Montréal les 11 et 12 avril.
Dans le cadre de la campagne « Ressentez le Nouveau-Brunswick » d'Explore NB, l'événement a permis aux participants de vivre une expérience multisensorielle en donnant vie aux images, aux sons et aux parfums du Nouveau-Brunswick dans le but d'attirer des visiteurs dans la province.
« J'étais très enthousiaste à l'idée d'être invitée à participer à cet événement », s'exclame Mme Paulin, une artiste contemporaine de Moncton qui travaille dans les domaines du textile, de la gravure et de l'installation. « Je fais régulièrement participer le public à ma pratique artistique, mais c'était la première fois que j'avais l'occasion de le faire à l'extérieur de ma province et à plus grande échelle. »
Organisé à Oasis Immersion à Montréal, Imaginature était un événement gratuit qui promettait d'emmener les participants dans un voyage sensoriel enchanteur au cœur du Nouveau-Brunswick. De la baie de Fundy à la Péninsule acadienne, les visiteurs ont traversé salle après salle des projections numériques et des détails tactiles, chaque espace partageant une partie différente de la beauté naturelle et de la riche culture du Nouveau-Brunswick. L'expérience s'est prolongée dans le Palais des congrès, où les visiteurs ont pu rencontrer les habitants et en apprendre davantage sur tout ce que le Nouveau-Brunswick a à offrir.
Mme Paulin a animé un atelier interactif de deux jours au cours duquel les participants ont pris part à un projet collectif de fabrication de tapis hooké, adapté de son œuvre en cours, L’eau qui nous habille.
« J'ai commencé par présenter la tradition du tapis hooké, un artisanat profondément lié à la côte est du Canada et à la culture acadienne », explique Mme Paulin, qui a fait une démonstration de la technique et a invité les participants à choisir un vêtement usagé qui leur plaisait et à l'incorporer à l'œuvre collective. « J'ai expliqué comment mon approche contemporaine du hookage examine de manière critique l'industrie textile en ralentissant symboliquement le cycle de la mode rapide, en déconstruisant et en reconstruisant les matériaux avec du temps, du soin et du travail. »

Paulin a également donné une conférence d'artiste durant les deux jours, partageant des idées sur sa pratique et expliquant comment le tapis hooké est devenu un élément central de L’eau qui nous habille en tant que processus de fabrication lente et de reconnexion avec les matériaux.
« Les réactions des participants étaient un mélange de curiosité et d'enthousiasme », dit Paulin, notant que la grande majorité des participants n'avaient jamais entendu parler du tapis hooké, car il ne s'agit pas d'un artisanat traditionnel au Québec.

« Cette expérience m'a confortée dans l'idée que l'art participatif est vital pour nos communautés. Il permet aux gens de s'engager dans le processus créatif, de se défaire de l'autocritique et du perfectionnisme, et d'embrasser le voyage plutôt que de se concentrer uniquement sur le résultat. » ~ Mélanie Paulin
« Certains participants étaient tellement ravis d'apprendre une nouvelle technique textile qu'ils sont restés une à deux heures, terminant des sections entières, qu'il s'agisse d'enfants ou d'adultes », explique Mme Paulin.
De nombreux participants ont partagé leurs propres souvenirs de travaux textiles, tels que les travaux d'aiguille, le crochet, la tapisserie, la courtepointe, le tricot, la broderie, la couture, et bien d'autres encore, datant de leur jeunesse ou de leur pays d'origine.
« Cette expérience m'a confortée dans l'idée que l'art participatif est vital pour nos communautés », déclare Mme Paulin. « Il permet aux gens de s'engager dans le processus créatif, de se défaire de l'autocritique et du perfectionnisme, et d'embrasser le voyage plutôt que de se concentrer uniquement sur le résultat.
« Je crois que l'art collectif a le pouvoir de favoriser le sens de la communauté, de promouvoir le changement social et de créer un climat de dialogue et de compréhension », déclare Mme Paulin, qui souligne que, bien que sa pratique artistique n'ait pas été initialement axée sur la création collective, des expériences comme celle-ci ne cessent de renforcer le pouvoir de la création artistique partagée.


Lorsqu'on lui demande quel a été pour elle un moment mémorable, Mme Paulin n'hésite pas à répondre.
« Un moment mémorable s'est produit lorsqu'une fille et sa mère âgée se sont arrêtées à notre table. Attirée par les textiles et les couleurs vives, la mère a commencé à partager des souvenirs de son passé de couturière talentueuse. J'ai vu ses yeux s'illuminer en découvrant le mélange de motifs, de couleurs et de textures qui s'étalait devant elle. Je lui ai pris doucement le bras et l'ai guidée autour de la table pour qu'elle voie les pièces créées par les participants, l'encourageant à toucher les tissus et à continuer à partager ses souvenirs. Je lui ai dit : « Vos yeux sont si pleins de lumière - gentils et accueillants ». Elle a souri et m'a répondu qu'elle ressentait exactement la même chose. J'ai eu l'impression que nos âmes se rejoignaient à travers les textiles ».
