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Paul McAllister

Author Paul Mc Allister Spring 2024
Paul McAllister

Paul McAllister est auteur, éditeur et activiste artistique. Il a commencé sa carrière dans les arts en 2003 en tant qu'acteur commercial tout en travaillant comme chevalier à Medieval Times à Toronto. En 2007, il est retourné dans sa ville natale de Fredericton et a fondé Feels Good Community Inc, un organisme artistique sans but lucratif dont la devise est « Art. Musique. Communauté ». En tant que directeur général de Feels Good, Paul a cherché à favoriser la croissance de la communauté et les changements positifs par le biais d'une collaboration entre les différents milieux. Cet effort a culminé avec Feels Good Folly Fest, un festival annuel de musique et d'arts qui associe des artistes et des musiciens locaux à des artistes de renommée internationale.

En 2015, Paul s'est tourné vers la nouvelle génération, en écrivant et en publiant des livres pour enfants sous l'égide de Monster House Publishing. À ce jour, il a publié quatre titres mettant en scène un petit monstre courageux nommé Herman et a aidé de nombreux artistes du Canada atlantique à mettre leurs livres sur les tablettes. Paul est convaincu que la présentation de la littérature et de l'art locaux sur la scène internationale incitera la prochaine génération à développer un amour de la littérature et des arts tout au long de sa vie, favorisant ainsi l'empathie nécessaire au progrès de la société.

Qu'est-ce qui vous a amené à devenir écrivain ?

À l'école primaire, j'ai eu du mal à développer mon goût pour la lecture. Atteint de TDAH et de dysgraphie, les modèles traditionnels d'apprentissage de la lecture et de l'écriture en vigueur à l'époque (début des années 90) ne correspondaient tout simplement pas à mon cerveau. Heureusement, je viens d'une famille d'éducateurs, qui ont fait en sorte que je prenne lentement mais sûrement goût à la lecture.

C'est à l'occasion d'une réunion organisée lorsque j'étais en cinquième ou sixième année que j'ai posé les jalons de ma carrière. Sheree Fitch est venue dans notre école pour lire des poèmes tirés de son livre d'histoires classique, « Toes in My Nose » (Les orteils dans mon nez). En cours de route, elle nous a fait savoir qu'elle était originaire du Nouveau-Brunswick ! Jusqu'alors, je pensais que tous les auteurs résidaient dans l'une des mythiques grandes villes. Soudain, il y avait quelqu'un, juste devant moi, originaire du même endroit que moi, qui me disait que tout le monde pouvait devenir auteur s'il y mettait du sien.

Cette idée m'est restée en tête, mais ce n'est qu'en 2015 que je l'ai finalement mise en pratique.

Comment votre formation et votre expérience vous ont-elles aidé à créer et à innover dans votre pratique artistique ?

Peu de choses ont été constantes dans ma vie en ce qui concerne mon parcours professionnel. Le seul thème constant est celui des arts. Qu'elle soit visuelle, physique ou littéraire, l'expression artistique est aussi importante pour moi que la respiration.

J'ai eu la chance de poursuivre une carrière dans plusieurs disciplines artistiques, et chacune d'entre elles s'est immiscée dans l'autre. Lorsque je suis passée de la comédie aux arts visuels, j'ai conservé l'aspect performance. J'ai commencé à monter sur scène avec des groupes pour participer à l'environnement synergique de la musique et du public, permettant à ma peinture d'être dirigée en collaboration par les artistes avec lesquels je partageais une toile, les musiciens avec lesquels je partageais une scène et le public avec lequel je partageais une expérience.

Lorsque je me suis à nouveau concentré sur l'écriture, j'ai gardé un petit morceau de chaque discipline et l'ai ajouté au mélange. Mes histoires comportent toujours un élément musical, et j'ai choisi le support du livre d'images pour m'assurer que l'histoire soit racontée de la manière la plus variée possible.

Interior spread of Hermans third book
Planche intérieure du troisième livre d'Herman, Cornelius's Conundrum (L'énigme de Cornélius)

Qu'est-ce qui vous stimule le plus dans votre pratique ?

Pour moi, c'est toujours le processus de création qui fait avancer les choses. Il est impératif de faire appel à mon imagination.

En grandissant, j'avais une vision typique de l'âge adulte. J'étais terrifié à l'idée que quelque chose change au fur et à mesure que je grandissais, et que l'ennui et la rigidité de l'âge adulte m'infectent et me transforment en l'adulte redouté. Je n'aurais pu parler que de sujets d'adultes redoutés, considérant la créativité et les impulsions comme des activités à réprouver.

Heureusement, cela ne s'est pas produit et, avec le recul, je comprends aujourd'hui qu'il ne s'agit pas d'un symptôme de vieillissement, mais d'un symptôme de manque d'imagination.

Comme tout muscle, elle s'atrophie si nous n'exerçons pas notre imagination, laissant le monde terne et quelque peu terrifiant. L'imagination permet au monde de nous montrer son côté amusant, sa beauté et son harmonie.

La peur de perdre les merveilles de l'imagination est l'une de mes plus grandes motivations. L'importance de l'alphabétisation en tant qu'élément fondamental d'une société fonctionnelle en est une autre.

Comment le fait de vivre et de travailler au Nouveau-Brunswick vous a-t-il aidé ou inspiré dans votre parcours ?

Lorsque j'ai quitté le Nouveau-Brunswick en 2003, je ne pensais jamais y revenir. Je considérais cette province comme un cul-de-sac. Je me suis dit qu'il fallait aller dans la grande ville, où l'art était omniprésent. J'ai rapidement découvert, comme beaucoup d'entre nous, que j'avais en fait quitté l'un des endroits les plus merveilleux du monde.

Il y a quelque chose d'inexplicable dans cet endroit. Nous avons un nombre disproportionné d'artistes de classe mondiale pour une si petite population. Collaborer, créer et apporter des changements mesurables est beaucoup plus facile ici que partout ailleurs où j'ai vécu.

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Couverture de la deuxième aventure d'Herman

Qu'est-ce qui motive votre créativité ?

Il est difficile de répondre à cette question. La créativité fait tellement partie intégrante de mon identité que je ne sais pas s'il existe une motivation au-delà de la vie. Je suis indéniablement poussé à créer. Cela a toujours fait partie de mon identité.

Comment se déroule votre processus créatif lorsque vous créez une histoire ?

Comme la plupart des choses, tout commence par une idée, un noyau de pensée qui roule dans ma tête pendant un certain temps avant que je ne mette la plume sur le papier ou, plus littéralement, les doigts sur le clavier. Je suis une personne matinale, et la plupart de mes écrits créatifs sont donc réalisés dans les premières heures de la journée. Lorsque j'écris, je ne sais pas toujours quel noyau de pensée va se retrouver sur la page, ni si la page ne sera jamais rien d'autre qu'un exercice de création.

Pourquoi pensez-vous qu'il est important de créer et de poursuivre une carrière artistique ?

Une carrière dans les arts n'est pas pour tout le monde ; le manque de structure et de stabilité peut être décourageant, et c'est souvent un exercice de persévérance. Cela dit, pour ceux qui n'entrent pas dans le modèle traditionnel de la semaine de travail, une carrière artistique est aussi importante pour nous que la respiration. Ce n'est pas un chemin de vie facile, mais la récompense de créer et de voir la joie que ces créations apportent aux autres est bien plus précieuse pour moi que la sécurité de l'emploi.

Qu'avez-vous appris sur vous-même et sur la communauté artistique du Nouveau-Brunswick grâce à votre travail ?

Nous avons une communauté d'artistes très forte ici au Nouveau-Brunswick, une industrie qui se soutient les uns les autres, quelle que soit la discipline. Au fil des ans, j'ai découvert que j'avais l'étrange habitude de jouer un rôle d'organisateur, ce qui tend à déplacer lentement ma production créative vers la logistique et la coordination. Lorsque j'ai commencé à écrire ma série Herman le monstre, j'avais pour objectif de produire un livre par an. En 2019, après avoir publié mon troisième livre « Cornelius's Conundrum », Monster House Publishing commençait à envisager de passer d'un modèle d'autoédition à un modèle d'édition traditionnelle. Comme il y avait un manque flagrant de livres pour enfants anglophones du Nouveau-Brunswick en production à ce moment-là, j'ai décidé de me concentrer sur l'aide à apporter à d'autres créateurs de notre communauté pour qu'ils fassent publier leurs œuvres. En un rien de temps, près de cinq années se sont écoulées et Herman 4 n'a toujours pas vu le jour. L'année dernière, je me suis retrouvé en difficulté et ma femme m'a fait remarquer que j'étais tellement concentré sur la maison d'édition que j'avais cessé d'écrire pour moi-même. Dès que j'ai recommencé, mon humeur s'est améliorée.

Même si j'adore aider les gens à atteindre leurs objectifs artistiques, je dois me rappeler que si je ne veux pas avoir le cafard, je dois me concentrer sur ma production créative. C'est pourquoi Herman 4, « Planes, Trains, and Monster-Mobiles », sera finalement publié cet automne !

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Couverture de Planes, Trains, and Monster-Mobiles

Quel est, selon vous, l'impact du travail des artistes sur les communautés ?

Beaucoup ne réalisent pas que le travail des artistes fait partie de notre vie quotidienne ; du moment où nous nous réveillons au moment où nous nous couchons, l'art est partout autour de nous. Un artiste a conçu la chemise que vous portez, les émissions que vous regardez, la musique que vous écoutez, les livres que vous lisez et même l'emballage de votre nourriture. Tout cela est de l'art.

Ces derniers temps, j'ai beaucoup réfléchi à l'alphabétisation et à son importance pour la société, et des études ont montré à maintes reprises que l'amour de la fiction littéraire dès le plus jeune âge contribue à développer un plus grand sens de l'empathie. Lorsque vous lisez un livre, vous faites l'expérience de la vie de quelqu'un d'autre et, soudain, ce n'est plus moi contre toi, mais nous qui travaillons ensemble.

Décrivez ce dont vous êtes le plus fier dans votre carrière.

Je me rends dans les écoles et je fais des lectures régulièrement tout au long de l'année. J'anime également un programme pour jeunes auteurs, dans le cadre duquel je travaille avec une classe pour l'aider à publier un livre. Au cours de ces séances, je parle de mes difficultés à apprendre à lire et de mon combat permanent pour l'orthographe.

Chaque fois que je touche un élève et qu'il me dit qu'il veut aussi devenir écrivain, c'est un grand moment pour moi.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent devenir écrivain ?

Pour devenir écrivain, il faut faire deux choses. Vous devez écrire régulièrement, tous les jours si possible, et vous devez lire. Lisez tout ce qui vous tombe sous la main et, au fur et à mesure que vous êtes exposé à différents styles d'écriture, essayez-les et voyez où cela vous mène !

Où peut-on suivre/lire votre travail ?

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