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Réjean Roy

Réjean
Réjean Roy

Réjean Roy a grandi à Petit-Rocher, au Nouveau-Brunswick, où il a passé sa jeunesse dans les bois, suivant les rivières et les ruisseaux, pour partir à la pêche ou pour aller dormir sous les étoiles.

Il a quitté la région pour faire des études en biologie au Québec, où il s’est aussi inscrit à des cours de beaux-arts. Il a également suivi des cours d'estampe à l'Université de Moncton. Après avoir vécu une dizaine d’années en Gaspésie, il est revenu vivre au Nouveau-Brunswick en l'an 2000.

Tout en travaillant dans le domaine de l’environnement, notamment sur la protection des espèces en péril, Réjean a fait ses débuts en art en tant qu’illustrateur scientifique. Il a ensuite offert son talent de dessinateurs aux maisons d’édition spécialisées dans la littérature jeunesse. Sa première publication dans ce créneau s’est concrétisée en 2004 avec l’illustration d’un poème écrit par Marguerite Maillet et publié par la maison d’édition Bouton d’or Acadie. Il a depuis illustré pas moins de quarante titres avec différentes maisons d’édition.

Parallèlement, Réjean a développé sa peinture dans les beaux-arts en captant la lumière et les couleurs des paysages qu’il affectionne tant lors d’excursion en canot ou en randonnée. Il est représenté par la Gallery 78 à Fredericton et Robert’s Gallery à Toronto.

Qu’est-ce qui vous a amené à devenir artiste ?

Être artiste, c’est premièrement de reconnaitre que nous avons en nous ce désir d’exprimer l’inconnu, l’insondable, de véhiculer des émotions fortes et complexes, des idées perçues. Sans le savoir, en jeune âge, c’est ce que je tentais de faire lorsque je fis mes premiers gribouillis avec mes crayons. Plus tard, j’ai eu ce désir de communiquer de quelques façons mes expériences du milieu naturel, et de laisser parler par l’entremise de mes pinceaux et la peinture à l’huile les différentes humeurs de la nature.

En quoi votre formation et vos expériences vous ont-elles aidé à créer et à innover dans votre pratique artistique ?

C’est lors de la rencontre avec certains mentors que j’ai vraiment compris ce que veut dire s’exprimer, et comment manipuler les médiums pour en arriver à cette fin. Toutefois, ma formation a réellement débuté lorsque je me suis dédié à la maîtrise de mes médiums préférés, premièrement à l’aquarelle et ensuite à la peinture à l’huile. J’ai suivi quelques formations, lu quelques ouvrages de base en arts visuels et étudié l’histoire de l’art. Beaucoup de mon apprentissage vient aussi tout simplement de l’observation du paysage.

Qu’est-ce qui vous stimule le plus de votre pratique ?

Ce qui stimule ma pratique est vraiment le désir de s’approcher le plus possible de cette vision que j’ai d’une œuvre, de transmettre le plus fidèlement et honnêtement cette émotion qui s’agite en moi face au paysage.

L’œuvre est terminée lorsque je sens que je l’ai amenée le plus près possible de ma vision. Parfois, je sens que je n’y arrive pas et que les balbutiements en face de moi ne se mesurent aucunement à ce que j’ai en tête, que je suis loin de mon but, et que mes tentatives sont même futiles. Je cherche alors à passer le plus vite possible à une prochaine tentative, à une autre vision, à une tout autre œuvre.

Curieusement, ce n’est qu’en retournant en arrière et en contemplant des toiles exécutées auparavant que j’arrive parfois à mesurer leur valeur intrinsèque et où je peux percevoir que ce mélange de couleur séché contient (parfois) explicitement que j’ai bien voulu exprimer.

Je suis alors aussi très enchanté lorsqu’une personne me décrit ce qu’elle ressent en regardant l’œuvre et que sa description reflète tout à fait ce que j’avais en tête lorsque j’exécutais ma peinture. Je suis aussi ébloui par comment ces coups de pinceau manifestent une élocution silencieuse, sans même à ce que j’aie à expliquer quoi que ce soit de mes intentions. Voilà ce qui stimule ma pratique.

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Comment se déroule le processus de création d’une œuvre ?

Si je suis à court d’idées, une simple marche dans la forêt est suffisante pour alimenter ma créativité. Encore mieux, c’est de partir pour une semaine ou deux en canot dans une expédition solitaire parmi des paysages évocateurs.

Comment le fait de vivre et de travailler au Nouveau-Brunswick vous a-t-il aidé et/ou inspiré votre cheminement ?

Puisque dès mon jeune âge, j’ai parcouru les rivières, les lacs et les forêts du Nouveau-Brunswick, j’ai un attachement maternel au paysage de cette province. C’est cette familiarité et connaissance qui m’a motivé à commencer à peindre.

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Pourquoi pensez-vous qu'il est important de faire de l’art et s’investir dans une démarche artistique ?

C’est une question qui demande une réponse un peu plus philosophique, mais je crois que la créativité est à la base de l’expérience humaine. Du confectionnent des premiers outils primitifs au perfectionnement de notre habitation, nous avons exercé notre créativité et notre dextérité. Ces habilités se sont aussi manifestées dans notre désir de s’exprimer, tant par le langage que par tout autre moyen inventé pour véhiculer des idées complexes dans un environnement ou la coopération social a eu, et a toujours, une place essentielle à notre survie. L’art est donc nécessairement est une extension de ce besoin de partager et de contribuer à l'humanité. Je créer pour moi-même certainement, mais mes œuvres ne prennent que leur sens et leur raison d’être que si elles sont partagées avec les autres.

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Selon vous, quel est l’impact du travail des artistes dans les communautés et dans l’ensemble de la province ?

Selon ce que j’ai eu, la chance d’observer au cours des années est que le travail des artistes semble aller de pair avec le développement d’une communauté. Si l’art est présent, elle enrichit, elle embellit, elle donne à la communauté le goût d’y vivre. L’art semble galvaniser le développement social et culturel, et a un effet bénéfique sur l’économie locale.

Décrivez ce dont vous êtes le plus fier au cours de votre carrière.

À ce point dans ma vie, je crois que je suis surtout fière de la longévité de ma carrière. Il me reste encore possiblement des années à peintre si Dieu le veut bien, mais je suis tout de même fière d’avoir maintenu le cap et d’avoir pleinement profité d’une vie artistique. Ce fut un privilège dont je suis reconnaissant.

Quels conseils donneriez-vous aux artistes émergeants ?

Une carrière en art ne se bâtit pas du jour au lendemain. Le succès un jour ne se traduit pas nécessairement en une carrière. Il peut y avoir des détours et des revers, mais il est important de bien définir ses objectifs. Parfois, en tant qu’artiste, nous avons tendance à faire du touche-à-tout et à s’éparpiller. Mais je crois qu’il est important de se mettre des barèmes et maitriser certains médium ou moyen d’expression pour atteindre une certaine maîtrise qui permettra à l’artiste de raffiner sa voix, de se distinguer et de contribuer au monde des arts.

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