Tim Isaac

La poterie et la cuisson raku sont au cœur de ma vie depuis près de 40 ans. Bien que mon parcours ait débuté à Winnipeg et que mes studios aient été installés en Ontario pendant six ans, c'est dans le Nouveau-Brunswick rural que j'ai choisi de m'enraciner en 1992.

L'inspiration et la liberté de vivre une vie créative ne manquent pas dans la baie de Fundy !

Ma carrière artistique dans les domaines de l'argile et de la musique s'est épanouie ici. Au fil des ans, j'ai eu la chance de pouvoir évoluer facilement entre la production de poterie fonctionnelle à la fabrication d'objets en raku et d'œuvres d'art sculpturales et aux commandes, et plus récemment, j'ai ouvert mon studio pour des ateliers de raku, de tournage de poterie et de mosaïque. J'accueille également des étudiants et des collègues céramistes qui viennent régulièrement cuire et collaborer avec moi.

De nouvelles portes continuent de s'ouvrir. Elles comprennent la création de grandes mosaïques communautaires avec de nombreux « coups de main » et la présentation de la poterie et de la mosaïque dans les salles de classe des écoles et lors d'événements spéciaux.

Mon atelier et ma pratique sont intimement liés à ma maison et à mon jardin sauvage. J'ai aménagé un endroit qui me convient parfaitement et qui est agréable à visiter. Rien d'extraordinaire, juste un labyrinthe de pièces et de hangars excentriques utilisés pour les différentes étapes de mon processus créatif. C'est l'endroit idéal où je m'efforce de mener une vie authentique et créative.

Qu'est-ce qui vous a amené à devenir artiste ?

Le mode de vie. Je suis motivé pour travailler dur, mais j'attache aussi une grande importance à l'indépendance et à la flexibilité de mon emploi du temps. Le fait d'être artiste me permet de poursuivre des intérêts tels que les voyages et l'exploration de la nature, qui se retrouvent souvent dans mon art.

Qu'est-ce qui vous a amené à la céramique ?

Pendant mes études à l'Université du Manitoba, j'ai suivi un cours de poterie hors campus, en partie pour impressionner les parents de ma petite amie qui étaient tous deux des artistes praticiens. J'ai tout de suite accroché ! Mes instructeurs étaient tous des diplômés en beaux-arts qui réalisaient des œuvres très créatives. J'ai appris très tôt à apprécier l'argile comme un matériau polyvalent, qui ne sert pas uniquement à faire de la poterie conventionnelle.

Comment votre formation et votre expérience vous ont-elles aidé à créer et à innover dans votre pratique artistique ?

J'ai suivi quelques cours de beaux-arts à l'université, mais ma véritable formation a été celle de membre de la Waterloo Potters Co-op. C'était une véritable ruche où les gens abordaient l'argile sous tous les angles, avec une grande variété de techniques et de styles. J'ai également travaillé pour un céramiste de production qui fabriquait des pièces coulées en barbotine « haute couture », ce qui m'a ouvert le monde de la fabrication de moules. Cela m'a également permis de constater qu'il existe un marché et une appréciation de l'« artisanat d'art ».

Qu'est-ce qui vous stimule le plus dans votre pratique ?

Faire quelque chose à partir de rien continue de m'épater. Ensuite, le fait que cet objet ou cette œuvre d'art trouve une place significative dans le cœur et la maison d'une autre personne est une véritable leçon d'humilité. Partager mon espace créatif avec d'autres est également extrêmement gratifiant et stimulant. Qu'il s'agisse d'un artiste de passage qui apporte son énergie et ses idées fraîches ou d'un débutant qui ramène chez lui sa première création avec enthousiasme et fierté, ces interactions et ces expériences me nourrissent.

Qu'est-ce qui motive votre créativité ?

J'ai un besoin intérieur de créer qui ne semble pas se calmer. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, mais j'ai toujours eu besoin de m'exprimer de manière créative. Qu'il s'agisse d'écrire et de composer des chansons, de bâtir ma maison et mes studios, ou de travailler l'argile et la mosaïque, je me suis toujours efforcé de rendre mon art unique et intéressant.

Comment le fait de vivre et de travailler au Nouveau-Brunswick vous a-t-il aidé ou inspiré dans votre cheminement ?

J'ai déménagé au Nouveau-Brunswick en 1992, attiré par la beauté sauvage de la baie de Fundy. J'ai prospéré dans cet environnement, incorporant souvent des matériaux naturels à mes céramiques. Le coût relativement faible des propriétés rurales et du coût de la vie m'a également permis de mener la vie créative que j'aime.

Comment se déroule votre processus créatif lorsque vous créez une œuvre d'art ?

J'ai tendance à laisser la conception se faire spontanément. Je peux penser à un concept ou à un projet pendant longtemps, mais ce n'est vraiment que lorsque je mets la main à la pâte que ma direction se clarifie et qu'il prend vie. Cela permet d'obtenir des courbes et des embellissements inattendus qui n'auraient pas pu être planifiés à l'avance, mais qui me procurent joie et surprise.

Pourquoi pensez-vous qu'il est important de faire de l'art et de poursuivre une carrière artistique ?

L'art prend de nombreuses formes et peut répondre à un large éventail de besoins, tant chez l'artiste que chez le public. Pour ma part, l'art que je crée apaise mon esprit et mon âme. C'est un refuge contre les aspects tristes ou horribles du monde. La société a besoin de l'art sous toutes ses formes pour aider à traiter les émotions et les sentiments personnels, mais aussi les événements qui nous affectent tous.

Qu'avez-vous appris sur vous-même et sur la communauté artistique grâce à votre travail ?

J'ai appris que j'ai besoin d'un bon équilibre entre le temps de concentration pour penser et créer et le temps de partage pour être social et aller dans le monde. L'interaction avec d'autres artistes et potiers est enrichissante et inspirante. J'ai appris à apprécier ce réseau de soutien.

Quel est, selon vous, l'impact du travail des artistes sur les communautés et la province dans son ensemble ?

J'espère que mon art aide les gens à réfléchir à notre lien avec la nature et la beauté. J'aime à penser que mon travail suscite une appréciation des caractéristiques naturelles que possède cette province. En valorisant la nature, peut-être que l'on s'intéressera davantage à sa protection contre les intérêts des entreprises.

Décrivez ce dont vous êtes le plus fier dans votre carrière.

Je suis fier d'avoir gagné ma vie au cours des 37 dernières années uniquement en tant que céramiste. J'ai la chance d'avoir un public qui apprécie mon travail et un grand réseau de galeries qui l'exposent et le soutiennent.

Quels conseils donneriez-vous aux artistes émergents ?

D'un point de vue pratique, j'encouragerais les artistes émergents à considérer leur temps de création comme leur plus grand atout à protéger. Le fardeau financier est un danger pour cet atout, alors laissez votre succès croître naturellement, en gardant de faibles frais généraux et en évitant les dettes onéreuses. Un autre danger est de tout prendre trop au sérieux et de devenir rigide. Restez décontractés et sortez prendre l'air, trouvez le bon équilibre entre le travail et les loisirs.